mardi 22 novembre 2011

50 ans du CNES : discours du chef de l’Etat à Toulouse

Le président de la République s'est rendu à Toulouse (Haute-Garonne), mardi 22 novembre 2011, au Centre National d'Études Spa ...
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Le chef de l’Etat s’est aujourd’hui mis dans la peau du général de Gaulle, cinquante ans après la création, décidée par ce dernier, le 16 décembre 1961, du Centre national d’études spatiales (CNES). Dans le contexte de la Guerre froide, la mission originelle du CNES est alors de donner à la France le rang de grande puissance spatiale à parité avec l’URSS et les Etats-Unis. Pour cela, le développement d’une capacité de lancement autonome – objectif atteint en 1965 avec la fusée Diamant A et son satellite Astérix, et, plus fortement encore, en 1979 avec le premier tir effectif de la fusée Ariane – est primordial. La chose est encore vraie aujourd’hui comme le prouvent la référence à Ariane 6, et le propos suivant de Nicolas Sarkozy, « La maîtrise des lanceurs nous a offert un accès libre et […] indépendant à l’espace. Je tiens à vous confirmer mon attachement à préserver, à toute force, cette capacité d’accès ».
Mais l’enjeu posé par Galileo n’est guère différent. « Il faut que l’Europe ne baisse pas la garde dans le domaine spatial » avons-nous donc entendu. « L'Europe a besoin de grands projets fédérateurs. Son horizon ne peut se limiter à la gestion à court terme des difficultés du moment. Même si les temps sont durs, je dirais qu'ils sont très durs, l'Europe ne doit pas renoncer à investir dans son avenir ». Il faut donc « une politique industrielle européenne plus claire » et moins de « naïveté » de la part des Européens. Au niveau français, le Président a donc rappelé que l’espace est « une priorité » comme en témoigne l’augmentation du budget civil de 16% entre 2007 et 2012, passant de 1,4 à 1,6 milliards d’euros. Dans le cadre du Grand Emprunt, ce sont aussi 500 millions d’euros qui vont être alloués aux projets spatiaux car « ce serait folie que de ne pas donner à cette filière les moyens de se développer ». D’autant plus que « un euro investi dans l'espace crée près de 20 euros pour le reste de l'économie ».
Nicolas Sarkozy visite le centre national d'études spatiales (CNES), mardi à Toulouse.
S’il a été aussi question aujourd’hui de la concurrence grandissante de la Chine et de l’Inde, le discours de Kourou de 2008 faisait également référence à l’objectif de « domination sans partage de l’espace » des Etats-Unis. Dans les deux cas, en 2008 comme en 2011, nous retrouvons une constante de la politique française, assez bien décrite par Michèle Alliot-Marie dans Le chêne qu’on relève en 2005,
Pour un pays qui entend être un acteur stratégique de premier plan sur la scène mondiale, le statut de puissance spatiale est donc aussi indispensable que celui de puissance nucléaire. Refuser que l’espace soit le monopole d’un seul, c’est contribuer à instaurer l’équilibre de demain entre puissances et à prévenir les tentations de l’unilatéralisme (p. 183).
… succinctement résumée dans un entretien accordé, en 2003, à Air & Cosmos : « L'espace représente le même enjeu aujourd'hui que la dissuasion nucléaire dans les années soixante », et donc reproduite encore aujourd’hui par le chef de l’Etat, l’idée selon laquelle,
Si l’espace est pour nous une priorité, c’est parce qu’il n’y a pas de souveraineté française en ignorant cet enjeu de l’espace.

Nicolas Sarkozy au CNES le 22 novembre par CNES

Pour aller plus loin :



- Articles du Monde-AFP et de la Dépêche

- CNESMAG Les 50 ans du CNES


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